TEAMS Pau AGILECLUSTER

Suite à une formation très technique (BTS conception de produits industriels), je me suis orienté vers des études artistiques (DNSEP design d’objets) qui m’ont amené à une réflexion organisée autour de l’objet. Je me suis ensuite engagé dans une pratique artistique débordant sur d’autres champs. Dans mon travail je cherche à établir ou rétablir des simultanéités des perceptions, j’interroge par-là nos certitudes. Je conçois des installations qui tentent de se dégager d’un état statique ou d’y échapper. C’est pourquoi je m’intéresse à ce qui peut servir de repère, aux abstractions que nous élaborons dans notre besoin de rendre le monde stable et à notre mesure (géométrie, cadres, territoires, mémoire…). Parallèlement j’observe avec curiosité le Vivant dans ses activités spontanées et dans ses débordements, dépassant les simples limites que nous lui attribuons.
Les dispositifs que je mets en place tentent de provoquer des rencontres improbables entre ce monde organique et celui de nos repères. J’observe alors deux entités distinctes, cohabitatant et /ou s’ignorant. Cela produit des décalages, des distorsions, d’infimes accidents ou de profonds bouleversements, sur les entités elle mêmes, sur notre regard ou sur notre entendement. J’y trouve un lien direct avec notre rapport au monde, un potentiel de figures que le vivant explore malgré lui, simplement en organisant la matière en sympathie avec lui-même. Rendre sensible ce potentiel de décomposition – recomposition de notre perception est l’enjeu de ma pratique, un appel au décalage, au déplacement du « je », une façon de relativiser notre état x.

Je suis bilingue et biculturelle, j'ai vécu la moitié de ma vie au Brésil, l'autre moitié en France. Franco-Brésilienne, je suis née à Porto Alegre au Sud du Brésil (1968), j'ai vécu longtemps à Toulouse et aujourd'hui à PAU. Architecte diplômée, une première fois en 1991 (Brésil, UFRGS à Porto Alegre) et ensuite à l'ENSAT (Toulouse - 2008), j'ai entretemps enrichi mes études en intégrant l'école des Beaux-Arts de Toulouse (1994, DNAP section design de produits). J'ai exercé le métier d'architecte pendant plus de 20 ans ; d'abord en tant que salariée pendant 17 années et sous forme de « compagnonnage » (où j'ai côtoyé toutes les différentes échelles du bâtiment public comme privé), poursuivi par 6 années d'activité libérale, dont le choix privilégié de mon exercice a été la réhabilitation en centre-bourg (en mariant matériaux locaux et contemporains) et l'habitat individuel. J'ai toujours pensé que l'architecture générée devrait être en premier lieu généreuse et bienveillante et je reste très attachée à l'idée d'un exercice artisanal et contextuel de l'architecture. J'ai voulu revenir à quelques textes fondateurs dont les enseignements seraient la solidarité, le partage, l'autonomie...m'éloignant quelque peu de la réalité un peu brutale du coté "bâtiment", des lobbyings industriels et du establishment de mon métier ; peut-être pour le réapprendre. J'ai alors démarré un travail de proposition de traduction de deux textes (Le manuel de l'architecte aux pieds nus, de Johan Van Lengen et L'architecture de survie, une philosophie de la pauvreté de Yona Friedman) dont le but, modeste, est de pérenniser la diffusion de ces idées, profondément complémentaires, peut-être utopiques, mais lucides et bienveillantes. Aujourd'hui j'ai fait donc le choix de me dédier à la traduction de textes, notamment liés à l'architecture - mais pas uniquement - et dont plusieurs sont en phase de projet, comme les écrits de Jaime LERNER, Lina Bo Bardi ou Élisée RECLUS.

Je suis né, ce qui est déjà bien.
Alors ça m'a donné envie de vivre, de regarder comment les autres vivent, et de suivre des études d'architecture et d'urbanisme.
Ce qui m'a conduit à travailler dans plusieurs agences, où chaque fois j'ai fait le même constat concernant la rénovation et la réhabilitation: on démolie et on met en déchetterie, on ne démonte jamais, dans l'optique de le réutiliser plus tard, autrement, ailleurs.
J'ai alors voulu vérifier par moi-même les possibilités de démontage, stockage, remontage des matériaux que l'on trouve couramment dans ce genre de projet, à travers la transformation d'un ancien restaurant/boite de nuit en maison de ville bioclimatique. Et je n'ai pas fini...